Société : le deuil « compliqué » en France

« Au plus profond de notre cœur, nous savons que la mort fait partie de la vie. La mort donne du sens à notre existence car elle nous rappelle combien la vie est précieuse » (auteur inconnu). Notre rapport à la mort est conflictuel, car si le cerveau comprend bien le passage de la vie à la mort, nos émotions n’en restent pas moins intenses, faisant battre notre cœur en éclat, dans l’indignation macabre de la perte de l’être cher. Plus de la moitié des Français estiment que l’on ne se remet jamais vraiment de la disparition d’un proche…

Le deuil ne se résume pas à la tristesse

Le deuil peut se manifester sous la forme d’une immense souffrance émotionnelle et physique, rythmée par des sentiments qui s’entremêlent et qui se nourrissent mutuellement comme la colère, le déni, la culpabilité, les regrets et le désespoir. Dans un premier temps, les personnes endeuillées peuvent éprouver une certaine confusion émotionnelle, qui durera généralement plusieurs heures, voire plusieurs jours, jusqu’à prendre pleinement conscience de la disparition de l’être cher. Le choc et l’incrédulité sont des réponses saines, pour peu qu’elles ne soient pas chroniques. Pour accélérer le processus, il est vivement conseillé de s’engager pleinement dans l’après-décès : contactez la famille vous-même, impliquez-vous dans les démarches administratives et dans l’organisation des obsèques. Echangez avec votre entourage, partagez votre peine et montrez à ceux qui vous ont soutenu que vous leur en êtes reconnaissants. Vous pouvez produire vos cartes de remerciement sur https:/remerciementdeces.fr/.

Une fois le choc « digéré », des émotions fortes vont se traduire par des symptômes handicapants comme l’anxiété, la fatigue extrême, les crises de larmes, les rêves/cauchemars et des troubles du sommeil. Il faut également prendre conscience que chaque personne manifestera un deuil de façon différente : selon les circonstances, la colère et la rage peuvent prendre le dessus. Il n’est pas rare de voir des personnes endeuillées s’éloigner de la logique pour reprocher au défunt de les avoir laissées tomber. Il faut bien comprendre que ces pensées peu logiques sont une échappatoire temporaire. Si elles peuvent vous aider à amortir le choc les premiers jours, il faut éviter à tout prix qu’elles ne s’éternisent.

Deuil anticipé et deuil traumatique

Chaque jour, des millions de personnes dans le monde se réveillent et apprennent que leur conjoint, un de leurs parents, leur enfant, leur frère ou leur ami proche est atteint d’une maladie incurable, parfois en phase terminale. Chaque jour, ils sont nombreux à apprendre que l’espérance de vie d’un être cher se compte en mois. C’est ici que le mécanisme psychologique du deuil anticipé entre en jeu, consciemment ou pas. Le deuil anticipé nous aide à « étaler » le deuil sur une longue durée pour éviter le choc traumatique. Il nous permet de faire amende honorable, de pardonner, d’exprimer ses sentiments avant qu’il ne soit trop tard.

A contrario, lorsque le décès de l’être cher survient de manière inattendue, comme dans le cas d’un accident de la route, d’un arrêt cardiaque sans pathologie sous-jacente, d’un homicide ou d’un suicide, la personne endeuillée vivra un deuil traumatique. L’intensité des émotions ressenties dépend alors de la proximité de l’être cher et de la nature soudaine ou violente du décès. Le deuil traumatisant est extrêmement douloureux. Il se nourrit de flashbacks, de stimuli qui nous rappellent le défunt, de regrets et d’un profond sentiment d’injustice. D’ailleurs, pour plus de la moitié des Français, on ne se remet jamais vraiment de la perte d’un être cher. Pire : la première année de veuvage d’un conjoint âgé est celle où la mortalité est la plus élevée. C’est pourquoi il faut accorder une attention particulière aux séniors qui perdent leur conjoint, en leur rendant visite le plus possible. Enfin, le décès de l’être cher devrait vous pousser à vous rapprocher de ceux qui font encore partie de votre vie.