Santé : la cigarette électronique et son apport dans la lutte contre le tabac

Difficile de démêler le vrai du faux lorsqu’il s’agit de la cigarette électronique. Un brouillard opaque s’est installé sur le débat depuis l’invention de ce dispositif de vapotage, voilà près de deux décennies. Aujourd’hui, la communauté scientifique s’empare du débat pour y apporter une dose d’objectivité et mesurer de manière pragmatique l’intérêt de la cigarette électronique dans la lutte contre le tabagisme. Et les premiers résultats sont plutôt rassurants.

L’e-cigarette a permis à 700 000 fumeurs français de décrocher

La France a longtemps porté le surnom peu flatteur de « cheminée de l’Europe ». Il faut dire que l’Hexagone battait chaque année les records en matière de nouveaux fumeurs mais ça, c’était avant. L’augmentation progressive du prix des produits de tabac, l’apposition de photos choquantes sur les dangers du tabagisme sur la santé, l’interdiction de la cigarette dans les lieux publics, les campagnes de sensibilisation ainsi que l’émergence d’alternatives comme la cigarette électronique ont permis d’inverser la tendance. Selon les chiffres de l’Académie nationale de médecine, la cigarette électronique et les autres dispositifs de vapotage ont permis à quelque 700 000 fumeurs français de décrocher durablement.

Alors oui, la cigarette électronique fait toujours l’objet de campagnes médiatiques parfois virulentes, dont certains attribuent la paternité aux lobbies du tabac. Quoi qu’il en soit, le vapotage semble bénéficier des faveurs d’un large pan des professionnels de santé dans la lutte contre le tabagisme. D’un autre côté, les fabricants sont de plus en plus enclins à jouer le jeu, basant leur communication sur le rôle de la cigarette électronique en tant qu’outil de transition pour une vie sans nicotine.

La cigarette électronique : une composition chimique moins inquiétante

Si le ministère des Solidarités et de la Santé ne s’est pas encore exprimé officiellement sur la place que pourrait jouer la cigarette électronique dans les prochaines stratégies de lutte antitabac, les acteurs de la santé semblent prendre position et trancher avec le flou qui prédominait jusqu’à présent. Ce sont les « Sages » de l’Académie nationale de médecine qui se montrent les plus favorables à l’intégration sans délais de la cigarette électronique dans les dispositifs d’aide au sevrage tabagique. L’organisme se base sur la composition de la cigarette électronique, largement moins inquiétante que celle de la cigarette à tabac. Rappelons que si la cigarette électronique contient de la nicotine, elle est exempte de monoxyde de carbone, de goudron, de métaux lourds et d’autres substances chimiques toxiques et cancérigènes qui résultent de la combustion du tabac.

De plus, les dispositifs de vapotage les plus récents embarquent des technologies d’Intelligence Artificielle (IA) qui leur permet d’ajuster la concentration en nicotine pour favoriser un sevrage tabagique progressif, avec le moins d’effets secondaires possibles. Il a été démontré que les meilleurs protocoles d’arrêt du tabac étaient ceux qui duraient dans le temps pour lisser les inconvénients du sevrage… et la cigarette électronique coche toutes les bonnes cases à ce niveau : simulation du geste de fumer, satisfaction des besoins en nicotine du fumeur, possibilité d’ajuster la concentration en nicotine, etc. De son côté, l’Agence nationale de sécurité de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSEM) a mis au point une base de données accessible à tous recensant la composition chimique exacte de tous les produits de vapotage commercialisés en France.

Le vapotage, une aide au sevrage et non un plaisir

Une fois que l’on a dit cela, il faut rappeler que la meilleure décision consiste à ne pas fumer et à ne pas vapoter. Mais pour les fumeurs invétérés qui affichent des antécédents tabagiques de plusieurs années, voire de plusieurs décennies, la cigarette électronique peut jouer ce rôle tampon pour maximiser les chances du sevrage pour une vie sans nicotine et sans tabac. Plus qu’une simple alternative, la cigarette électronique suscite l’espoir de plusieurs millions de fumeurs qui ont échoué à de nombreuses reprises à arrêter de fumer… il appartient donc aux autorités sanitaires de leur permettre d’en profiter en toute sécurité, en encadrant le vapotage pour en faire une aide au sevrage et non un plaisir que l’on cumule avec le tabac.